PARTICIPE AU TRAVAIL DE CROSE POUR AIDER LA POPULATION TOUCHÉE PAR LE SEISME

Dès le lendemain du séisme du 12 janvier dernier CROSE a mobilisé près de deux cent volontaires afin de mener des actions d’aide auprès de la population sinistrée du département: enquête des maisons détruites , enquête des groupements solidaires et mise en place des comités dans les différentes zones de la ville, enregistrement des données, proposition d’actions d’intervention, appui au Programme Alimentaire Mondial (PAM) pour la distribution de la nourriture et la mise en place des postes de santé mobile dans la ville.

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mercredi 17 février 2010

Editorial du 3éme bulletin CROSE Urgence

Finalement nous avons enterré nos morts. Il est temps de penser aux prochains pas. Cela devrait être la tâche gouvernementale. Mais en temps « normal » les responsables d’Etat n’ont jamais su présenter de vision claire pour indiquer la route, ni de plan d’action pour maitriser et résoudre les problèmes. Ils ont toujours, sur fond de manipulation électoraliste (éternels candidats!), joué aux pompiers, éteignant les feux là où les tensions sociales légitimes, les ont attisés. Tout s’est toujours fait dans l’urgence, excepté la planification du carnaval et les coups d’état électoraux. A peine sorti du scandale financier et de l’incurie liés a la gestion de l’aide pour les cyclones de 2008, le gouvernement peut-il faire face à cette nouvelle catastrophe?


Tous les signes montrent que le pays est en train de s’enliser, de s’enfoncer dans cette nouvelle urgence post-séisme. Et à force «de prioriser l’urgence sur l’essentiel, on oublie l’urgence de l’essentiel».

L’essentiel c’est de reconstruire ce pays; dans sa dimension physique certes, mais aussi et surtout dans sa dimension morale, sociale et spirituelle en cherchant à renforcer et appuyer l’humanisme haïtien, qui puise sa source dans notre riche vivier culturel. N’est-ce pas cet humanisme là, qui a su, les trois premiers jours après le séisme, motiver les hommes et les femmes à déblayer à mains nues les décombres pour sauver des vies ? A partager l’eau, les les vêtements et la nourriture, malgré leur précarité reconnue? En développant l’humanitaire basé sur l’aide externe unilatéralement, on risque d’étouffer l’humanisme haïtien.

L’essentiel, c’est de réorganiser ce pays sur le plan administratif et politique en tenant compte d’un réel plan d’aménagement territorial fondé sur la décentralisation, désormais opportune. L’essentiel c’est de refonder l’école haïtienne, pour qu’elle soit une école citoyenne, axée sur la justice et l’équité, facilitant l’accès à la connaissance à tous les citoyens et à toutes les citoyennes. Qu’elle soit une école au service de la nation.

L’essentiel, c’est l’intégration nationale; c'est-à-dire, de casser les barrières qui séparent les différentes catégories et couches sociales en valorisant le labeur et le travail de la paysannerie, des petites marchandes, des artisans qui triment pour soutenir notre économie et maintenir la vie.

L’essentiel enfin c’est, sur la base d’une nation retrouvée, articulée autour des secteurs et acteurs majoritaires souffrants et progressistes et des régions debout réclamant leurs droit au développement dans l’autonomie, choisir les nouveaux dirigeants qui pourront tracer la route de demain, car, il faut bien le reconnaitre, ceux qui sont là sont impuissants. Ils doivent être renforcés ou d’autres mains doivent saisir le flambeau. Le temps est certes au calme, mais le temps des ruptures est venu.

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