PARTICIPE AU TRAVAIL DE CROSE POUR AIDER LA POPULATION TOUCHÉE PAR LE SEISME

Dès le lendemain du séisme du 12 janvier dernier CROSE a mobilisé près de deux cent volontaires afin de mener des actions d’aide auprès de la population sinistrée du département: enquête des maisons détruites , enquête des groupements solidaires et mise en place des comités dans les différentes zones de la ville, enregistrement des données, proposition d’actions d’intervention, appui au Programme Alimentaire Mondial (PAM) pour la distribution de la nourriture et la mise en place des postes de santé mobile dans la ville.

Si vous désirez collaborer, cliquez ici.

samedi 27 février 2010

Le Sud-est après le Séisme

Le dernier bilan de la Direction Protection Civile du Sud-est (DPC) fait état de 432 morts, 565 blessés, 14 disparus et 39 334 familles sinistrées. Ces chiffres provisoires montrent que 40,58 % de la population du Sud-est a été sinistrée. Plus de 60 000 personnes en provenance de la capitale sont arrivées dans la région du Sud-est (source: enquête CROSE).
L’aide commence à mieux s’organiser entre les instances locales et internationales dans le département. La DPC a élaboré un document intitulé « Besoins identifiés dans le Sud-est après le séisme du 12 janvier» indiquant les besoins nutritionnels et matériels pour l’ensemble des personnes sinistrées. De plus une base de données avec des informations clés de toutes les instances impliquées dans la distribution d’aide a été créée.

Des clusters ou groupes de travail ont été mis en place par la structure de coordination de l’aide: OCHA (United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs) et les autorités locales (délégation de la Mairie) avec la participation des organisations locales et internationales.

Ces clusters coordonnent l’aide sur les thématiques suivantes: gestion des camps de sans-abris, santé, tentes, sécurité alimentaire, eau et assainissement, relèvement immédiat, éducation, protection et sécurité.

Dans la ville de Jacmel 51 676 personnes vivant dans la rue ont été recensées au travers de 519 groupes solidaires (source: enquête CROSE).

Après plusieurs nuits de pluie, des tentes ont finalement été installées pour les familles sinistrées sur le terrain du lycée Pinchinat et aussi à Wolf, respectivement par la Mairie et par CROSE.

Dans le Sud-est la distribution de l’aide est surtout remarquée dans la ville de Jacmel alors que les populations des zones rurales s’impatientent. Les gens ont faim et la vie tarde encore à reprendre son cours normal. Le prix des produits de première nécessité importés grimpe. A Thiotte par exemple, un sac de riz de 25kg qui coutait 950 gourdes avant le séisme, se vend maintenant à 1 450 gourdes. Depuis lundi 8 février la majorité des banques commerciales ont rouvert leurs portes.

La Direction Départementale de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle a annoncé la réouverture des classes ce lundi 8 février pour les communes les moins touchées par le séisme. Sont concernées par cette décision : Belle-Anse, Grand-Gosier, Thiotte et Anse-à-Pitre. Pourtant, quasiment toutes les écoles de ces communes n’ont pas recommencé à fonctionner car les parents n’ont pas toujours de moyens financiers suffisants pour envoyer leurs enfants à l’école. A cela s’ajoute aussi la peur post-séisme. Pour toutes les autres communes de la région du Sud-est, la réouverture des classes se fera le 1er mars prochain, selon une décision du Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle. Reste à savoir si cette décision est applicable, compte tenu du manque d’infrastructures pour accueillir les élèves.

mercredi 17 février 2010

Editorial du 3éme bulletin CROSE Urgence

Finalement nous avons enterré nos morts. Il est temps de penser aux prochains pas. Cela devrait être la tâche gouvernementale. Mais en temps « normal » les responsables d’Etat n’ont jamais su présenter de vision claire pour indiquer la route, ni de plan d’action pour maitriser et résoudre les problèmes. Ils ont toujours, sur fond de manipulation électoraliste (éternels candidats!), joué aux pompiers, éteignant les feux là où les tensions sociales légitimes, les ont attisés. Tout s’est toujours fait dans l’urgence, excepté la planification du carnaval et les coups d’état électoraux. A peine sorti du scandale financier et de l’incurie liés a la gestion de l’aide pour les cyclones de 2008, le gouvernement peut-il faire face à cette nouvelle catastrophe?


Tous les signes montrent que le pays est en train de s’enliser, de s’enfoncer dans cette nouvelle urgence post-séisme. Et à force «de prioriser l’urgence sur l’essentiel, on oublie l’urgence de l’essentiel».

L’essentiel c’est de reconstruire ce pays; dans sa dimension physique certes, mais aussi et surtout dans sa dimension morale, sociale et spirituelle en cherchant à renforcer et appuyer l’humanisme haïtien, qui puise sa source dans notre riche vivier culturel. N’est-ce pas cet humanisme là, qui a su, les trois premiers jours après le séisme, motiver les hommes et les femmes à déblayer à mains nues les décombres pour sauver des vies ? A partager l’eau, les les vêtements et la nourriture, malgré leur précarité reconnue? En développant l’humanitaire basé sur l’aide externe unilatéralement, on risque d’étouffer l’humanisme haïtien.

L’essentiel, c’est de réorganiser ce pays sur le plan administratif et politique en tenant compte d’un réel plan d’aménagement territorial fondé sur la décentralisation, désormais opportune. L’essentiel c’est de refonder l’école haïtienne, pour qu’elle soit une école citoyenne, axée sur la justice et l’équité, facilitant l’accès à la connaissance à tous les citoyens et à toutes les citoyennes. Qu’elle soit une école au service de la nation.

L’essentiel, c’est l’intégration nationale; c'est-à-dire, de casser les barrières qui séparent les différentes catégories et couches sociales en valorisant le labeur et le travail de la paysannerie, des petites marchandes, des artisans qui triment pour soutenir notre économie et maintenir la vie.

L’essentiel enfin c’est, sur la base d’une nation retrouvée, articulée autour des secteurs et acteurs majoritaires souffrants et progressistes et des régions debout réclamant leurs droit au développement dans l’autonomie, choisir les nouveaux dirigeants qui pourront tracer la route de demain, car, il faut bien le reconnaitre, ceux qui sont là sont impuissants. Ils doivent être renforcés ou d’autres mains doivent saisir le flambeau. Le temps est certes au calme, mais le temps des ruptures est venu.

mardi 9 février 2010

Brèves

Un bébé de 19 jours a été retrouvé vivant dans les décombres le lundi 18 janvier, dans la localité de Wolf à Jacmel. Elizabeth Joassaint a passé 6 jours sous les décombres avant d’être secourue.

Jeudi 21 janvier, dix mille gourdes ont été allouées à l’hôpital Saint-Michel par la FOSCAP/Fédération des Organisations de Sections Communales de Cap Rouge (organisation membre de CROSE). C’est un geste symbolique de solidarité, a affirmé l’un des responsables de cette organisation, Mr Upsonne Pierre. Ils sont également venus avec un camion chargé de denrées alimentaires: mais moulu, igname, haricots et bananes qu’ils ont distribué dans les abris provisoires

Le samedi 23 janvier, au local de l’évêché de Jacmel, un groupe d’étudiants de l’UNDH/Université Notre-Dame d’Haïti, s’est réuni pour former plusieurs commissions telles que santé, relations publiques, assistance sociale, etc. qui auront à contrôler la nutrition et le traitement des victimes dans les différents centres d’hébergement.

Les locaux de la Police Nationale d’Haïti/PNH à Jacmel ayant été endommagés, CROSE leur a proposé un de ses locaux sur l’avenue Barranquilla dans lequel la PNH a emménagé ce lundi. De même, le Ciné Institute s’est installé dès le lendemain du séisme, dans les locaux de CROSE et est devenu l’un de ses partenaires. L’équipe du Ciné Institute, avec tous les professeurs et étudiants ensemble, s’est tout de suite mobilisée pour filmer la situation à Jacmel et la diffuser aux medias internationaux. Vidéos du Ciné Institute sur la situation à Jac-mel après le tremblement de terre: http://www.cineinstitute.com/.

Une délégation paysanne, composée des membres de la FOSCOR/Fédération des Organisations de la Section Communale de Ravine Normande (organisation membre CROSE) de la commune des Cayes Jacmel, est arrivée dans la ville ce lundi 25 janvier avec un camion rempli de denrées agricoles : bananes, ignames, noix de coco etc., pour les distribuer aux employés et à tous les volontaires de CROSE. Mr Labastille Ganiau, coordinateur de FOSCOR, a déclaré avoir collecté ces produits agricoles dans un esprit de solidarité avec CROSE.

dimanche 7 février 2010

Témoignages

Une timide reprise de la vie quotidienne

A Jacmel, la reprise de la vie quotidienne commence tout juste à pointer le bout de son nez. Les gens sont encore choqués par le séisme. Il y a aussi le fait qu’à cause de l’augmentation générale des prix, la vie économique peine à reprendre son cours normal. Ainsi en témoignent Adrienne et Fédeline, marchandes de produits cosmétiques, qui déclarent n’avoir pas enduré de grands dommages mais se plaignent de la hausse des prix des produits et l’incapacité pour elles de les revendre à prix raisonnable, ce qui réduit le nombre de consommateurs.

De même, l’impact psychologique est aussi à prendre en compte dans la reprise d’une vie normale. Mignon Destra, chef d’orchestre et professeur de violon à l’école de musique Dessaix-Baptiste, avoue être très choqué émotionnellement. Cependant il entend reprendre la direction de son orchestre le plus vite possible et aussi organiser d’autres activités, toujours musicales, dans l’espoir d’apaiser l’angoisse et le choc du désastre encore frais dans les esprits.

La présence étrangère en Haïti

Concernant la présence étrangère en Haïti, les avis sont mitigés. Comme le dit ce jeune homme « Je n’ai pas de problèmes avec la présence des Blancs en Haïti, mais s’il s’agit d’une occupation c’est une atteinte à la souveraineté du pays. Haïti a déjà connu deux occupations et ça n’a rien apporté. »

Un autre groupe de jeunes s’interroge sur l’utilité d’une présence militaire étrangère. Selon eux, le pays n’a pas besoin de cette présence, mais plutôt de techniciens tels que médecins, ingénieurs, secouristes, pour aider à reconstruire le pays.

Un autre étudiant voudrait que les Etats-Unis s’entendent avec les autres pays tels que la France, le Canada, l’Espagne, le Brésil, le Venezuela, Cuba, sur la façon dont ils veulent aider Haïti. Un autre groupe de jeunes, au contraire, félicite les étrangers pour avoir sauvé des survivants sous les décombres.

vendredi 5 février 2010

Bilan des actions de CROSE (29 janvier)

Dernier bilan de l’enquête concernant les dégâts aux infrastructures 

Un bilan rapide nous indique provisoirement un total de 26 757 familles sinistrées pour l’ensemble des 6 communes les plus touchées dans le Sud-Est : 8 111 familles au niveau de la ville de Jacmel, 3 318 familles pour l’ensemble des 11 sections communales de Jacmel, 2 417 familles pour la commune de Cayes Jacmel, 531 familles pour la commune de La Vallée, 2 776 familles pour la commune de Marigot, 6 957 familles pour la commune de Bainet, ainsi que 2 647 familles pour la commune de Côte de Fer.

Pour l’ensemble des 6 communes, plus de 24 019 bâtiments ont été touchés : 137 écoles, 707 commerces, 193 églises, 20 323 maisons (résiden-ces), 28 restaurants et hôtels, 12 institutions de santé et 30 bureaux.

Dernier bilan provisoire concernant l’enquête sur les groupements solidaires

CROSE a identifié 403 groupements solidaires, majoritairement dans la ville de Jacmel, pour un total de 31 515 personnes. Les équipes de CROSE ont visité plus de 300 de ces groupes et les ont incité à mettre des comités de quartiers en place qui permettent de les impliquer activement dans toutes les différentes étapes de l’aide. Après la mise en commun des bases de données de la Mairie et celle de CROSE, un total de 37 365 personnes a provisoirement été recensé au travers de 470 groupements solidaires.

Enquête sur l’eau potable

Suite à l’acquisition de 1 500 filtres d’eau à distribuer, 12 jeunes sont partis enquêter sur l’évaluation des besoins en eau potable dans la ville de Jacmel. Cliniques mobiles Lundi 25 janvier CROSE a ouvert 3 cliniques mobiles dans trois zones d’abris provisoires : Kay Wolf, Loge, et Portail Lagosseline (et non a Siloé comme mentionne dans le premier bulletin). Les 3 docteurs et 6 infirmières ont pu consulter 800 personnes et leur ont donné des médicaments. Les cas de maladie les plus courants sont: infections respiratoires aigues, hypertension artérielle, ulcère gastroduodénal, malaria, maladies de peau et diarrhée.

Transport gratis

Les 14, 15, 16 janvier dernier, CROSE, CODAB/ Coordination des Organisations pour le Développement de l’Arrondissement de Belle-Anse et COOPCAB/Coopératives des Planteurs de Café de Belle-Anse, ont organisé le transport gratuit de près de 500 personnes qui vivaient à Port au Prince et voulaient rentrer chez eux dans l’arrondissement de Belle-Anse. Egalement le 15, un bus loué par CROSE a fait deux fois l’aller retour Port-au-Prince/ Jacmel, pour ramener gratuitement 108 Jacméliens de la capitale.

Aide reçue

Par ACPP/Asamblea de Cooperación Por la Paz: 3 tonnes d’eau, 661 galons de chlore, 172 galons détergent, 178 sachets de détergent, 2000 sachets de poubelles, 840 kits d’hygiène pour femmes et 1,9 tonnes médicaments (surtout généralistes et premiers soins). Par Diakonie Katastrophenhilfe: 12 tentes médicales (9 de 27m2 et 3 de 33 m2); 9 625 jerrycans (7 500 de 10 litres et 2 125 de 20 litres); 800 000 tablettes Aquatabs (et non 1 500 00 comme mentionné dans le premier bulletin) ; 4 kits médicales d’urgence (chacun pouvant traiter 10 000 personnes pendant 3 mois); 700 couvertures (et non 50 000 comme on avait mentionné dans le premier bulletin); 740 bâches avec 241 cordes de 100 mètres. Par Solidaridad Internacional: 600 litres de carburant et 4 cartons de médicaments généralistes. 100 000 euro ont été débloqués et sont prévus pour l’achat des tentes, moustiquaires, couvertures, kits d’hygiène pour familles, kits de cuisine et médicaments.

AVSF/Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières, a promis un fond de 20 000 euros destiné principalement à la coordination des actions d’urgence. Par la suite l’organisation veut surtout investir dans la reconstruction en zone rurale et la production agricole. Le Ciné Institute Jacmel nous a promis 1 500 filtres d’eau. Par ACDI-VOCA: 2000 kits de nourriture pouvant nourrir 100 familles pendant 15 jours. ACDI-VOCA a aussi fourni deux véhicules pendant cinq jours pour faciliter la distribution. VOLENS continue à mobiliser des fonds pour l’urgence.

Distribution d’aide alimentaire et matérielle :

CROSE a distribué un total de 63,832 tonnes de céréales (riz et farine), 17,415 tonnes de pois, 3,324 tonnes de l’huile, 1,906 tonnes de poisson, 1, 958 tonnes de sel dans les 4 communes de l’arrondissement de Jac-mel (commune de Jacmel, de La Vallée, de Marigot et de Cayes Jacmel). Ces kits de rations sèches permettent à 14 220 personnes de manger pendant 15 jours. Dans la ville de Jacmel l’aide passe toujours par les regroupements solidaires dans les différents quartiers. Plus de 87 regroupements solidaires pour un total de 10 444 personnes ont déjà reçu des kits alimentaires pour 15 jours dans les quartiers de Monchil, Siloé, Portail Léogane, Sainte Helene, Morne Ogé, Raquette, Avenue Liberté, Beaudoin, Portaille Lagosseline, Watapana, Mayard, Saint Cyr, Barranquilla, Wolf, Lamandou, Meyer, Aviation, Carrefour Marin et Démontreuil.

La nourriture distribuée par CROSE vient du stock entreposé dans les dépôts des écoles liées aux programmes de cantine scolaire supporté par le PAM. 600 couvertures, 175 bâches, 5 423 litres d’eau, 1 749 jerrycans, 399 seaux, 381 galons de désinfectants, 201 galons de chlore et 800 kits hygiéniques pour femmes ont aussi été distribués. L’aide est distribuée par lots, composé chacun de: 300 gr de céréales, 50 gr de pois, 10 gr de l’huile, 15 gr de protéines et 5 gr de sel par jour par personne. Ensuite, 1 kit hygiénique, 10 jerrycans, 5 seaux, 1 galon de chlore, 4 galons de désinfectant et 6 couvertures par 30 personnes. Le 26 janvier 2010 CROSE a envoyé aux autorités et responsables d’organisations à Bainet 1 250 jerrycans de 10 litres, 75 bâches, 45 kits hygiéniques pour femmes, 40 000 tablettes Aquatabs, 1000 mètres corde et 100 couvertures afin de les distribuer auprès de la population. Une tente médicale a été envoyée à Bainet pour Save the Children et une à Jacmel pour la Croix Rouge Haïtienne. Trois tentes sont utilisées pour les postes de santé-té de CROSE à la Loge Maçonnique, Wolf et Portail Lagosseline. Ensuite 10 bâches de 4 x 60 m ont été distribuées à Wolf ou une équipe de 32 volontaires de CROSE a commencé ce vendredi à construire une tonnelle en bambou avec des bâches sur le terrain de Wolf qui couvre tout l’espace.

mercredi 3 février 2010

Stratégie d’intervention et organisation de CROSE par rapport à l’aide

Objectifs

CROSE veut renforcer le tissu social et impliquer la population comme acteur principal dans les trois phases de l’aide ; urgence, recouvrement et reconstruction. CROSE est convaincu que l’aide internationale doit être coordonnée avec tous les acteurs locaux.

Ainsi CROSE a plaidé auprès du CDGRD/Comité Départemental de Gestion de Risques et de Désastres pour coordonner la gestion de l’aide au niveau local. Les entités invitées à participer seraient les autorités et organisations locales et leurs partenaires sur place, organisations d’étudiants et organisations de quartiers, etc. Les objectifs seraient : d’harmoniser les bases de données disponibles, prioriser les besoins et élaborer des projets. Ensuite, échanger l’information sur les aides reçues; puis définir des critères de distribution (partage équitable entre les zones rurales et la ville ; implication directe de la population dans l’aide). Enfin, d’orienter des équipes internationales vers des champs spécifiques d’actions : expertise des bâtiments, assainissement, etc.

De son côté, CROSE espère pouvoir amasser assez de moyens pour intervenir auprès de 20% de la population sinistrée dans le Sud-est soit 4 600 familles (23 000 personnes) pendant toute la durée de l’aide.

Organisation de la distribution de l’aide dans la phase d’urgence

CROSE a recensé les différents groupements solidaires de familles sans-abris dans les zones touchées et les a incités à s’organiser. Les comités de quartiers sont ainsi devenus, par le biais de leurs leaders responsables, les principaux interlocuteurs de CROSE pour faire l’inventaire des besoins et planifier ensemble les différentes actions menées. Désormais, la distribution d’aide passe toujours par ces responsables de quartiers. Une équipe de volontaires assure le suivi. Cette aide est distribuée, par ordre de priorité, aux familles vivant dans les abris provisoire, à celles habitant les zones les plus touchées et défavorisées, enfin aux regroupements solidaires et comités de quartier. L’aide est d’abord concentrée sur Jacmel pour être ensuite dirigée vers les autres communes et zones rurales du département.

Implication des jeunes

Dès le lendemain du séisme, près de 300 jeunes, déjà organisés ou non, se sont portés volontaires pour s’intégrer dans nos équipes. Certains d’entre eux sont des étudiants rentrés de Port-au-Prince; tous veulent contribuer activement à la reconstruction du pays. CROSE vient de mettre en place une Commission de suivi des volontaires afin d’offrir à ces jeunes un cadre qui leur permet de s’intégrer dans les différentes actions menées.

Vers l’avenir…

Au niveau de la phase du recouvrement ; CROSE vient de créer une Commission Agricole pour intensifier la production locale, intégrer des paysans et producteurs dans l’aide alimentaire et promouvoir des potagers (Jaden lakay) auprès des groupements solidaires. Pour pouvoir répondre exactement aux besoins de la population, des enquêtes sur la situation de l’éducation, du chômage et de l’augmentation des prix, sont en cours. Finalement au niveau de la phase de reconstruction une équipe d’ingénieurs associés à CROSE travaille sur une proposition d’un type d’habitat social en ville et en zone rurale pouvant résister aux conditions sismiques et cycloniques.

mardi 2 février 2010

État du Sud-Est après le séisme

Le dernier bilan provisoire de la DPC (Direction de la Protection Civile), fait état de 432 morts, 565 blessés, 14 disparus, et 21 727 familles sinistrées. Depuis environ dix jours des ONG de tous les pays affluent à Jacmel; Médecins du monde, MSF/Médecins Sans Frontières, Medair Suisse, Projecto Solidarios, les Pompiers Français et Colombiens. L’aide commence à s’organiser et à se coordonner entre les acteurs locaux et internationaux. La route entre Port-au-Prince et Jacmel est encore dangereuse et devrait être interdite aux poids lourds. L’aide arrive par voie aérienne et maritime. L’armée canadienne, qui contrôle le port et l’aéroport, a aussi amené avec elle des ingénieurs civils (assainissement, construction, et surtout expertise des bâtiments). Les banques commerciales sont toujours fermées. Les agences de transfert d’argent fonctionnent mais refusent de changer les transferts en dollars américains. De plus le taux de change de dollars en gourdes est inférieur au taux normal.

L’hôpital Saint-Michel manque surtout de médicaments. D’après l’administrateur de l’hôpital, aucune aide internationale de médicaments n’a été enregistrée jusqu'à présent. Il y a actuellement 66 patients admis à l’hôpital et 300 consultations externes par jour. L’hôpital reçoit toujours l’aide de nombreux médecins internationaux et Haïtiens. La PNH/Police Nationale d’Haïti a déménagé sur l’avenue Barranquilla, elle fonctionne toujours et fait régulièrement des patrouilles dans la ville.

Les sinistrés ont passé les trois premières nuits après la catastrophe sur le terrain d’aviation; mais depuis le 15 janvier, deux grands abris provisoires ont été ouverts pour eux: le terrain du lycée Pinchinat et Kay Wolf. 4 171 personnes y vivent. Il y a d’autres petits abris à Loge, Siloe, Monchil, etc. La distribution des plats chauds a commencé dès l’ouverture de ces abris avec le PAM/Programme d’Aide Alimentaire.

A Pinchinat, des comités de quartier s’organisent et s‘impliquent dans la distribution de l’aide. Il y a aussi un comité ‘facilitateur’ pour organiser le site. Ce comité et la police gèrent la sécurité sur le terrain. A ce jour le comité ne déclare aucun acte de violence, malgré une situation très précaire. Ainsi le PNUD/Programme des Nations Unis pour le Développement a commencé ce vendredi à traiter l’eau sur ce site. De plus, une coordination de la Croix Rouge Haïtienne, la Mairie, MSF et Médecins du Monde, a mis en place une opération d’assainissement des abris provisoires (ramassage et collecte d’ordures, constructions de toilettes et de douches et châteaux d’eau à plusieurs robinets). La vie reprend peu à peu. Le marché fonctionne, même si les prix sont plus élevés. EDH recommence à fournir de l’électricité dans la ville, cependant dans certains quartiers du bas de la ville il n’y a toujours pas de courant. Quelques magasins rouvrent. Comme dans le reste du pays, les écoles sont toujours fermées.

Dans la ville de Jacmel l’aide commence seulement à être effective; les autres zones touchées du Sud-est devraient très bientôt la recevoir. (Plus d’informations sur la situation dans les zones rurales seront données dans le prochain bulletin).